Ces stèles et monuments racontent l’histoire du D-Day
1) Monument aux morts
Ouistreham Riva-Bella possède un très beau monument aux morts en pierre situé à proximité de l’Église romane Saint-Samson. Ce monument est composé d’un groupe sculpté : un marin et un poilu sont disposés de chaque côté d’une colonne au-dessus de laquelle trône un coq réalisé par les sculpteurs Henri Joseph Désiré Bouet et d’Haese (signé sur le bas du piédestal : Bouet & D’Haese Sculprs), il a été inauguré le 22 août 1920.
Figurent les inscriptions :
- entre les deux figures : AUX ENFANTS / DE / OUISTREHAM / MORTS / POUR LA PATRIE / 1914-1918
- sur la colonne : MARNE / YSER / ARTOIS / COMME / VERDUN / CHAMPAGNE
- au dos : 1870-1871 (trois noms) / MONUMENT / ÉRIGE PAR SOUSCRIPTION PUBLIQUE / SUR L’INITIATIVE DE LA MUNICIPALITÉ / LE 22 AOUT 1920
Cependant y figurent également les noms des morts de la guerre 1939-1945 : Militaires, Fusillés, Déportés et Victimes civiles de Guerre.
Monument aux morts de 1914-1918 dans l’Église
Stèle en pierre portant l’inscription « OUISTREHAM 1914 1918 SOUVENIRS ET PRIÈRES », ainsi que le nom des morts, des dorures et une croix dessinée en mosaïques avec le mot PAX.
2) Stèle « opération Gambit » & Monument de la Royal Navy
Stèle « opération Gambit », à la Gare maritime, érigée en l’honneur des sous-mariniers britanniques de l’opération Gambit. Lors de l’opération Gambit, ayant eu lieu du 2 au 6 juin 1944, dix sous mariniers britanniques, sous les ordres du Lieutenants de Vaisseau George Honour et Ken Hudspeth, à bord de deux micro sous-marins X23 et X20 ont balisé les plages des secteurs anglo-canadiens du débarquement. Malgré des conditions météorologiques défavorables qui causèrent le report de la date du 5 au 6 Juin de l’Opération Neptune et après 60 heures de plongée, leur mission fut une réussite et contribua grandement au succès du débarquement de Normandie.
Monument de la Royal Navy
Monument rendant hommage aux équipages britanniques de la Royal Navy et des Royals Marines, qui donnèrent leur vie, ou furent blessés, en servant à bord des 4000 bateaux, vaisseaux et chalands qui transportèrent les soldats alliés et leurs équipements en Normandie. Ils luttèrent en Europe jusqu’à la victoire, le 8 Mai 1945.
3) Stèle « La Rafale »
Stèle « La Rafale », avenue Pasteur, en mémoire de 3 soldats du commando Kieffer tombés ici le Jour J lorsque les soldats tentèrent de franchir l’extrémité de la rue Pasteur qui était bloquée par un mur anti-char : le Capitaine Médecin Robert Lion, le matelot Émile Renault et le matelot Paul Rollin du Commando N°4.
4) La Flamme
Mémorial La flamme, statue Kieffer, Lord Lovat et celle de son célèbre sonneur Bill Millin.
Élevé sur une coupole de tir, ce monument symbolique de la Libération est l’œuvre de l’artiste locale Yvonne Guégan. Sur le métal d’une flamme, vague ou étrave suivant l’interprétation de chacun, sont gravés les noms des 177 Français qui participèrent aux opérations militaires le matin du 6 juin 1944.Autour, dix petites stèles portent le nom des commandos tombés entre Colleville-Montgomery et Ouistreham Riva-Bella, une autre rappelle le souvenir du commandant Philippe Kieffer.
C’est ici que chaque année, à la date anniversaire, les vétérans français se réunissent pour un émouvant hommage à leurs camarades disparus. A proximité, une statue de Lord Lovat et celle de son célèbre sonneur Bill Millin, qui atteint la Normandie en jouant de la Cornemuse !
Une plaque rappelle l’inauguration : « En hommage aux commandos débarqués le 6 juin 1944. Inauguré le 6 juin 1984 par François MITTERRAND, Président de la République Française et André Ledran, Maire de Ouistreham Riva-Bella. Ce Mémorial est l’œuvre d’Yvonne Guégan, et réalisé par l’entreprise Teillefer ».
5) Stèle « Commandos français »
Stèle « Commandos français », 48 avenue Winston Churchill, en mémoire du matelot Marcel Labas, du Quartier Maître Jean Lemoigne, du lieutenant Augustin Hubert et du Quartier Maître Jean Letang, membres du Commando Kieffer, tombés ici, le matin du 6 juin 1944 lors de la progression des militaires dans la ville.
6) Cimetière civil
Monument aux morts de 1914-1918 dans le cimetière, réalisé par Charles Tardy
Important monument commémoratif aux Morts pour la France portant les inscriptions latines « PRO PATRIA CECIDERUNT – PIE JSU DOMINE DONAEIS REQUIEM 6 PAX » puis par ordre chronologique les noms des morts pour la France de 1914 à 1919.
7) Stèle « 13th/18th Royal Hussars »
Stèle « 13th/18th Royal Hussars », au rond-point de la route de St-Aubin d’Arquenay, en l’honneur des régiments de chars britanniques morts au combat le 6 juin 1944, 13 et 18ème Royal Hussars commandée par le brigadier G.E Prior Palmer qui ont débarqué le 6 Juin 1944 sur la plage de Sword Beach et ont participé activement à la prise du casino de Ouistreham Riva-Bella avec le commando Kieffer et la libération de la ville avant de se diriger vers Bénouville puis vers Caen. La stèle des 13 th/18 th Royal Hussars donne lieu à deux cérémonies distinctes. Les Anglais qui gèrent cette stèle organisent également une commémoration qui leur est propre avec dépôt d’une couronne de coquelicots.
8) Monument « Signal »
Il fait partie d’une série de dix monuments Signaux, construits tout au long de la côte, dont le plus connu est celui de Bernières-sur-Mer. Ils ont été édifiés par le comité du Débarquement et les services des monuments historiques, financés par la vente des épaves des bateaux alliés qui ont débarqué. Ce sont vraiment les premières traces du travail de mémoire. Ce modèle fut créé, après la guerre, par l’architecte en chef des Monuments historiques, Yves-Marie Froidevaux. Ils ont la forme d’une cheminée de navire avec des inscriptions en façade. L’arrière forme une vague creusée, représentant « l’élan de la mer vers la terre ».
Cette stèle était initialement sur la plage et a été déplacée lors de la construction du terminal ferry. Elle met à l’honneur les troupes ayant débarqué localement.
10) Statue de Michel Cabieu
En 1929 une plaque commémorative avait été posée devant la salle des fêtes devenue le cinéma Le Cabieu, sur cette plaque on peut lire : « Ici même dans la nuit du 12 juillet 1762 Le sergent garde-côtes Michel Cabieu (1730 – 1804) repoussa seul une attaque anglaise et fut fait général par la Convention. Cette plaque a été posée le 29 septembre 1929 par Mr Henri Cheeron Ministre des finances Sénateur du Calvados ». Cette plaque a été replacée devant la nouvelle statue de Michel Cabieu installée dans la partie herbée devant le cinéma.
La statue est une commande la Mairie de Ouistreham Riva-Bella à l’entreprise Granimond. Elle a été inaugurée le Mardi 5 novembre 2024 à 10h, date anniversaire de la mort du héros. La statue représente l’homme avec fière allure, en uniforme d’époque, rappelant son rôle héroïque de la défense côtier de Ouistreham Riva-Bella au XVIIIème siècle.
11) Stèle Jean Moulin
Stèle Jean Moulin, dans le square Jean-Moulin ; plaque commémorative fixé sur une pierre portant l’inscription « A Jean Moulin et ceux qui sont morts pour la liberté ».
Figure phare de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin est le plus jeune préfet de France en 1937. Il s’opposa à l’occupant allemand dès 1940 et créa, sous l’égide du général de Gaulle, le Conseil National de la Résistance.
12) Stèle Appel du 18 juin 1940
Cette stèle, installée sur le parking du port, comporte :
- un portrait du Général de Gaulle,
- un extrait de l’Appel du 18 juin,
- à son pied une plaque avec le texte suivant : « En mémoire des 40 ouistrehamais qui sont partis le 17 juin 1940 en Angleterre sur « l’ingénieur de Joly » où la plupart s’engagèrent dans la France Libre. » Les liens de l’histoire.
Chaque année l’appel du Général De Gaulle y est commémoré le 18 juin.
13) Monument du 70ème anniversaire du débarquement
Sur la stèle centrale, deux extraits de célèbres discours de Winston Churchill sont inscrits, le premier prononcé le 4 juin 1940 à la Chambre des Communes, qui se concluait ainsi : « We shall never surrender », « Nous ne nous rendrons jamais » ; le second, au congrès de l’Europe à La Haye le 7 mai 1948, il débutait ainsi « Men will be proud to say, I am a European », « Les Hommes seront fiers de dire, je suis un Européen ». Derrière la stèle, des chiffres du Débarquement sur Sword Beach et de la commémoration du 6 juin 2014 sont mentionnés. Enfin, deux drapeaux de pierre portent des images du jour J et de la manifestation. En 2024, pour le 80e anniversaire, la Ville a fait planter cent-soixante-dix-sept arbres de la Liberté, en hommage aux 177 Français du Commando Kieffer. Chaque tamari est associé à un soldat français parrainé par deux écoliers de Ouistreham Riva-Bella.
14) Buste d’Alexandre Lofi
Alexandre Lofi, engagé dans la marine dès 1930, décide le 18 juin 1940 de rejoindre le Général de Gaulle et les Forces Françaises Libres à Londres. Il intègre le prestigieux corps du 1er bataillon de fusiliers marins commandos Français sous les ordres du Commandant Kieffer. Il débarque en Normandie le 6 juin 1944 et participe ensuite à la campagne de Hollande et à l’assaut de l’île de Walcheren. A la fin du conflit, il restera au sein de la Marine Nationale, et finira en 1970 Officier en Chef des Équipages.
Ce buste en granit gris situé sur l’Esplanade Lofi, est une commande en 2023 de la mairie de Ouistreham Riva-Bella à la société Granimond, en collaboration avec sa fille Mme Denise Beau-Lofi. Le monument sera installé en mars 2024, et officiellement inauguré le 7 juin 2024, à la suite de la cérémonie de tradition des commandos et fusiliers marins sur la plage face au Mémorial « La Flamme », durant les cérémonies du 80ème anniversaire du débarquement.
Le buste mesure 50cm de hauteur, il est posé sur un pilier de 1m de haut. A côté se trouve une plaque rappelant la carrière militaire d’Alexandre Lofi et montant des photographies de lui.
15) Statue d’Aristide Briand
Statue d’Aristide Briand, installée sur le port de Ouistreham Riva-Bella, sculptée par Émile Oscar Guillaume et fondue par Leblanc-Barbedienne.
La même statue se trouve dans l’Eure à Hardencourt-Cocherel (Statue d’Aristide Briand, Les Méditations, dont le tombeau se trouve sur la commune d’Houlbec-Cocherel, cette statue a été réalisée par le sculpteur Émile Guillaume, fondue par Barbedienne et a été érigée à l’initiative des conseils municipaux de Pacy-sur-Eure et d’Hardencourt en 1934).
Aristide Briand né à Paris en 1862 et décédé dans la même ville en 1932 fut un homme politique et un diplomate français qui a été onze fois Président du Conseil et vingt fois ministre. Il joua un rôle essentiel dans les relations internationales après la première guerre mondiale. Il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1926 conjointement avec Gustav Stresemann, pour son action en faveur de la réconciliation entre la France et l’Allemagne.
Aristide Briand passait volontiers ses vacances à Ouistreham Riva-Bella et fut un ami intime d’Alfred Thomas, maire de Ouistreham de 1919 à 1943.
Pour se reposer de ses lourdes charges, il prenait le large des côtes de Ouistreham Riva-Bella sur son yacht ” Simounelle”. Le ministre, très attaché à sa ville de villégiature finit par y acquérir une petite maison sur le bord du canal au Maresquier.
Une statue érigée en sa mémoire se trouve dans le square face au port. L’école élémentaire avenue du Maréchal Foch portait son nom. Elle a depuis intégrée un groupe scolaire qui porte le nom d’Isabelle Autissier.
Inscriptions sur le monument : Cire perdue – Leblanc Barbedienne – 2) Émile GUILLAUME – 3) Aristide Briand – Ce monument élevé par souscription est placé sous la protection du public
16) Monument aux morts péris en mer
Sur la place du Général-de-Gaulle, un bloc de marbre rose avec une plaque portant l’inscription « Aux péris en mer » entouré de fleur, à coté est exposé une ancre de bateau. À l’arrière de la stèle, est gravé le 1er couplet de « Petite mer », une chanson de femmes de pêcheurs en Grèce.
Cette stèle à la mémoire des Péris en mer a été réalisé à la demande des pêcheurs qui souhaitaient disposer d’un emplacement, de préférence sur le port, où ils pourraient se recueillir, en mémoire de leurs proches disparus en mer. Une souscription a été lancée ayant permis de récolter 5 000 €, ce qui a permis de faire réaliser la stèle, qui a été inaugurée le 22 septembre 2002. Le solde de la souscription a été consacré à la constitution de l’association du Souvenir et des traditions maritimes, qui organise chaque année une cérémonie en mémoire des Péris en mer. La cérémonie se déroule avec une procession qui part de l’église Saint-Samson pour se rendre sur le port où une messe est célébrée. La statue de Saint-Samson, vraisemblablement portée sur un doris (une embarcation à fond plat), accompagne le cortège jusqu’au port. À midi, des bateaux, escortés par la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) partent au large pour un dépôt de gerbes.
17) Arbre de la liberté
Les arbres de la liberté sont des sculptures en métal créées dans le cadre du 70ème anniversaire du Débarquement en 2014. L’un de ces arbres a été acheminé à Ouistreham Riva-Bella, pour être monté sur place.
Cet arbre porte sur ses feuilles en métal les témoignages écrits des vétérans. C’est l’un des trois arbres fabriqués par des jeunes de lycées professionnels et de centres de formation des apprentis dans le cadre de l’opération « Les 70 voix de la Liberté ». Hervé Mazzelin est l’artiste concepteur du projet. Chacun de ces trois « arbres de la liberté » a été implantés sur un des lieux emblématiques de la Bataille de Normandie : Ouistreham Riva-Bella (inauguration le 12 mai), Utah Beach (inauguration le 2 juin) et Montormel (inauguration le 2 juin).
18) Plaque Oyestreham
Le 24 mai 1811, l’Empereur Napoléon Ier fit une visite d’inspection de la côte entre Ouistreham Riva-Bella et Lion-sur-mer. C’est lors de cette visite qu’il décida de construire un « canal, partant de la ville de Caen et se rendant à la mer, qui sera terminé du côté de la mer par une écluse de navigation ». Les travaux devaient commencer en 1812 pour se terminer en 1818. Finalement, les terrassements ne commenceront qu’en 1838 et l’ouvrage ne sera inauguré à Ouistreham Riva-Bella que le 23 août 1857 par Napoléon III.
Une plaque avait été installée lors de cette inauguration et elle fut ensuite perdue lors de travaux de rénovation de l’écluse. Un habitant de Ouistreham Riva-Bella, Monsieur Daniel Tampier, a retrouvé et préservé cette plaque qui avait été jetée afin de la remettre à la Ville en 2017. Elle fut réinstallée le 26 août 2017 à l’occasion des 160 ans du canal en présence de : Hervé Morin, Président de Ports Normands Associés et Président de la Région Normandie qui fut représenté par Marc Millet, Conseiller Régional de Normandie Romain Bail, Maire de Ouistreham Riva-Bella et Vice-Président Littoral et Tourisme Caen la mer et Daniel Tampier, Conseiller municipal de Ouistreham Riva-Bella de 1977 à 1989, qui a su préserver cette part de patrimoine de la ville.
19) Mât du Courbet
Le cuirassé « Le Courbet », du nom de l’Amiral Amédée Courbet (1827-1885), est le premier « Dreadnought » (type de cuirassé dominant au XXe siècle) de la Marine française. Lancé le 23 septembre 1911, il est mis en service le 19 novembre 1913.
À la veille de sa retraite, il est réarmé par la Royal Navy et les Forces navales françaises libres (FNFL) pour constituer, avec huit autres navires, un brise-lames artificiel dit « Gooseberry n°5 ». Au large des côtes, sous le commandement du Capitaine de vaisseau Roger Wietzel, le Courbet fut sabordé à 1300 mètres de la plage d’Hermanville à l’Est du secteur de Sword Beach, le 9 juin 1944 à 13h25, par 11 mètres de fond.
Toutefois, sa tourelle antiaérienne reste active pendant la durée de la bataille de Normandie, ouvrant le feu sur les appareils de la Luftwaffe dans ce secteur, gênant les Allemands qui cherchent alors à éliminer définitivement cette menace. Le Courbet est frappé par des torpilles « Neger » pendant la nuit du 15 au 16 août 1944. L’épave est déconstruite dans les années 1950.
Le 20 juin 1940, le Courbet fait route vers Portsmouth (Royaume-Uni) afin de rejoindre les Forces Françaises Libres (FFL) où il est utilisé comme bâtiment antiaérien pour la défense de Portsmouth jusqu’au 31 mars 1941. À bord du cuirassé se trouvait le canonnier Léon Gautier, l’un des 177 soldats français du commando Kieffer qui débarque quelques temps plus tard, le 6 juin 1944 en Normandie